Consommer autrement

Portrait : Erika Hinks, fromagerie artisanale

  • Entretien paru dans La Feuille • Mars 2008

Erika Hinks est anglaise, fabrique du Cheddar et a un sourire radieux.
Cheeeeese !!!!

La Chapelle Cheddar

La Chapelle Trévinal
35190 Trévérien

Erika Hinks, fromagerie artisanale

Comment t’es-tu lancée dans cette activité ?

L’idée est venue en 2003 ; j’étais en congé parental, on venait d’acheter un terrain à Treverien, et je voulais travailler par moi-même. Je me suis renseignée sur une formation en transformation et commercialisation de produits fermiers. Quand j’ai vu le mot « fromage » sur la documentation, j’ai tout de suite pensé « Cheddar ».

En 2004, j’étais en formation ; j’ai dessiné les plans de la fromagerie et en 2005, c’est le début des travaux. En février 2006 : je fabrique mon premier fromage. Il avait un goût de chlore : j’avais peur des bactéries, j’ai dû un peu forcer sur le nettoyage à l’eau de javel… Je l’ai gardé 2 ans en souvenir, ce premier fromage ! Après ces premiers essais, je lance une première production. Le Cheddar, il faut attendre 6 mois avant de savoir exactement quel goût aura une tomme… Ce sont des amis australiens de passage à la maison qui m’ont traînée à la cave pour que je goûte enfin mes premiers fromages. J’en tremblais !

Pourquoi as-tu choisi de produire en bio ?

C’était une évidence. Je n’ai même pas pensé à autre chose. C’est vraiment un plus, un réel plaisir. Sur les marchés, on peut acheter les oeufs, les légumes, le pain aux « collègues ». Dans mon secteur, il y a 3 fromageries bio ; uniquement des gens motivés, j’aime beaucoup ces contacts.

A part Scarabée, tu vends également sur les marchés ?

Oui, je suis à Dinan le jeudi matin, et à Tinténiac le mercredi. Il faut environ un an avant de se faire une clientèle. Surtout qu’au début, on a pas d’emplacement fixe. Mais une fois faite : cette clientèle est fidèle. Il y a beaucoup de jeunes, ouverts à la nouveauté. Je ne connaissais pas le milieu des marchés, et je ne pensais pas que ça me plairait autant. Je croise des gens qui aiment le contact direct ; même si ils ne consomment pas spécialement en bio, ils s’intéressent aux produits artisanaux, posent beaucoup de questions.

Y a-t-il des aspects de ton travail que tu n’aimes pas ?

Les contrôles, et l’impression d’être devant un tribunal lorsqu’ils ont lieu. Leur coût me paraît aussi très élevé : l’organisme de contrôle le moins cher demande 700€ HT pour deux contrôles annuels de deux heures. Cela tranche avec le rapport de confiance auquel je suis habituée en vente directe. Je garde le label parce que je livre en magasins, où là, il reste une garantie pour le consommateur.

Quels sont tes projets ?

Je démarre ma deuxième année d’activité ; si l’argent n’est pas du tout ma priorité, il faut que je vende un peu plus, car pour le moment je ne gagne pas un SMIC. Mes compatriotes trouvent très drôle qu’une anglaise vendent du fromage aux Français ! J’ai donc le projet de créer un site internet, pour faire de la vente en ligne, entre autres pour les Anglais du Centre Bretagne. Je suis aussi en train de travailler sur une autre variété de tomme, pour diversifier mon offre.


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