Actualités

Bonjour Anne !

« Cultivons notre différence ! »

Anne Bouget-Defrance est cliente depuis plus de 20 ans chez Scarabée. Ces deux-là ce sont rencontrés à la « mi-temps » de la coopérative comme elle le dit elle-même. Retour sur un bio bout de chemin passé ensemble.

Quand et pourquoi avoir poussé la porte de Scarabée pour la première fois ?

Cela fait déjà une vingtaine d’années. Comme je suis Rennaise, j’avais bien évidemment entendu parler de l’arrivée d’un magasin bio à Cleunay. Et il faut dire que je passais régulièrement devant pour me rendre à l’hôpital où je travaillais. Mais pour moi, ce n’était pas quelque chose de concret au début. Il a fallu que le temps fasse les choses. En tant qu’infirmière, j’avais une vision de l’alimentation saine et équilibrée, et j’achetais déjà mon pain dans un magasin bio de Rennes. Puis ma prise de conscience a fait son chemin, j’ai eu envie d’aller plus loin… Début 2000, c’était un peu l’époque où l’on a déchanté des supermarchés, comme beaucoup, j’ai réalisé que le discours sur une alimentation qui soit de qualité et toujours moins chère, ce n’était pas possible. Et surtout, j’avais envie d’entrer dans une démarche collective, de trouver des gens qui voyaient les choses comme moi.

Au fil de ces années de consommation chez Scarabée, quel bilan ? Quelles réussites ? Quelles déceptions ?

Aujourd’hui, j’essaye d’y aller le plus régulièrement possible. Je dirais que mon attachement à la coopérative s’est fait sur des années. Il faut du temps pour comprendre la démarche, les valeurs, cela s’est fait pas à pas pour moi. C’est peut-être un peu naïf de ma part mais je n’ai aucun doute sur l’authenticité des produits que je trouve ici. Pour moi, l’exigence de Scarabée
c’est d’être toujours dans l’excellence. Je dois dire aussi, qu’il y a une personne qui a vraiment faire la différence pour moi. C’était un monsieur qui travaillait à Saint-Grégoire, j’avais plaisir à le retrouver, à discuter avec lui. Elle était toujours de bon conseil. Je dois dire que lorsqu’il est parti à la retraite, il m’a profondément manqué. J’ai aussi un regret, c’est qu’il y a parfois un décalage entre la pépite que sont ces magasins et l’attitude de certains consommateurs. Je suis parfois un peu déçue de ne pas ressentir l’engagement collectif auprès de tous.

Scarabée a parfois bousculé les habitudes de consommation de ses clients pour aller plus loin dans son engagement. Comment l’avez-vous vécu ?

Je suis née après-guerre, pour moi ce fut assez normal de revenir au vrac. Petite, je me souviens que l’on partait faire ses courses avec un papier journal sous le bras, on prenait la quantité dont on avait besoin et on nous l’emballait dans notre feuille de journal. Pour moi ce n’est pas un retour en arrière, mais un retour aux choses vraies. J’explique toujours à mes enfants que lorsqu’on allait à l’épicerie de quartier, on ne trouvait qu’un ou deux desserts, il n’y avait pas de gondoles entières de yaourts ! Pour moi, ce n’est pas possible de proposer des produits de qualité sur des centaines de références.

Ces derniers mois, l’inflation n’a épargné personne et le prix de la bio est revenu sur la table. Quelle est votre position à ce sujet ?

Ce qui me porte c’est de se dire, j’y adhère, mais je souhaite que le maximum de personnes puisse bénéficier de ces produits. C’est un trésor que l’on ne doit pas garder pour soi. Le prix, dans certains cas, est un faux prétexte pour ne pas adhérer au projet, il faut revoir notre façon de consommer. Est-ce qu’il faut multiplier les achats bon marché qui ne sont pas responsables ? Ou faire un achat qui coûte plus cher et qui respecte la terre qui reçoit la graine et l’homme qui la fait pousser ? La consommation d’un bien, c’est au-delà du prix. C’est respecter ceux qui ont permis d’avoir un bon produit et se respecter aussi soi-même.

Scarabée fête ses 40 ans, que peut-on lui souhaiter ?

On fête les 40 ans de Scarabée, mais c’est notre fête aussi à nous. C’est une coopérative de personnes qui se sont mises en chemin, on arrive à un endroit d’un chemin déjà long, mais rien n’est jamais gagné. Grâce à Scarabée, on peut vivre des valeurs qui nous sont chères, à nous d’en prendre soin. On a une part de travail à faire ! Il faut oser en parler. Souvent, sous prétexte de ne pas déranger, on ne va pas dire qui on est et ce que l’on pense. Il faut le dire : voilà pourquoi moi je mange comme ça. Si vous acceptez que l’autre soit différent de vous, de son côté il l’acceptera aussi. Cultivons notre différence !


Cet article t’as plu ? Si tu souhaites suivre notre actualité chaque mois avec une actu sur la vie de la coop, un engagement Biocoop et son application à Scarabée regardés à la loupe, et l’agenda des dates à retenir

S’abonner à la newsletter Scarabée