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Fiers d’être « Ensemble »

Il y a bientôt 20 ans, Biocoop créait les premières filières « Ensemble ». Une démarche pionnière, qui a contribué à dessiner le commerce équitable – origine France. Comment s’illustrent concrètement les 6 points « clé » du commerce équitable* dans la démarche « Ensemble solidaires du producteur au consommateur »? Suivez le guide.

Patate bio d’égypte. Poire bio du Chili. A la fin des années 90, ce sont déjà les dérives auxquelles on peut assister en jetant un oeil sur les étals des supermarchés. Une demande exponentielle de produits bio, une production française qui ne suit pas. Et des importations qui explosent.

Biocoop est déjà, à cette époque, préservé de cette bio « carbonisée ». En tant que pionnier, le réseau a tissé des liens avec des fournisseurs « historiques », dont beaucoup partagent des valeurs communes. Les magasins, quant à eux, peuvent s’appuyer sur leurs fournisseurs locaux. Mais il devient tout de même indispensable pour le réseau de créer ses filières françaises, pour s’assurer, dans la durée, d’un approvisionnement de qualité. Le réseau mène ce vaste chantier dans l’esprit Biocoop : de manière coopérative. En concertation avec groupements de producteurs et transformateurs. Une démarche révolutionnaire dans un monde commercial où la règle numéro 1 est de tirer la couverture à soi.

 

Commerce équitable

Vingt ans après, 20 groupements de producteurs sont partenaires de 4 filières « Ensemble » : fruits et légumes, laits, céréales et protéagineux, viande. Cela représente 2700 fermes.
Vingt ans après, Biocoop a créé son propre cahier des charges commerce équitable, qui définit les engagements respectifs des partenaires « Ensemble ». Un cahier des charges particulièrement exigeant, qui respecte les 6 points-clé qui caractérisent le commerce équitable, et dont le respect est contrôlé par un organisme externe.

Point clé n°1 – « Des prix rémunérateurs pour les producteurs, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée »
Un paragraphe du cahier des charges commerce équitable Biocoop est consacré au juste prix. Ce juste prix est « le prix de revient couvrant tous les coûts de production (y compris la main d’œuvre), de stockage, de conditionnement et de livraison et une marge permettant au producteur associé et au groupement d’assurer la pérennité de son outil de production. »

Des niveaux de prix « plafond et plancher » – basés sur les coûts de production et la pérennité des fermes – sont fixés, ce qui protège ces dernières des variations parfois brutales du marché.

Chaque acteur – groupement, transformateur, coopérative Biocoop, magasin, doit pouvoir couvrir ses coûts (…) et assurer la pérennité de son activité sans mettre en difficulté celle des autres maillons, respectant ainsi un principe d’équité entre opérateurs économiques (…).

Point clé n°2 – Un engagement commercial pluriannuel entre les producteurs et les acheteurs.
Le cahier des charges commerce équitable Biocoop définit l’engagement réciproque sur la durée, des groupements, des transformateurs, et de la coopérative Biocoop. Des volumes d’achat sont contractualisés pour 3 ans, au minimum.

Fonds de dotation

Point clé n°3 – Le versement d’un montant supplémentaire destiné au financement de projets collectifs.
1% du chiffre d’affaires réalisé avec les produits vendus par Biocoop sous la marque « Ensemble » est réservé annuellement pour des projets d’accompagnement des groupements ou de valorisation des produits : création de silo, d’outils de transformation, par exemple. Ce fonds de co-développement est appelé « Défi bio ». Il est géré directement par la Section Agricole, qui rend compte de son utilisation annuelle.
La Section Agricole, ce sont les sociétaires agricoles de Biocoop, représentant les groupements de producteurs, et dont deux représentants siègent au Conseil d’Administration. Une des forces de Biocoop est que magasins, producteurs, salariés de la SA Biocoop et représentants des consommateurs sont sociétaires du réseau, débattent et prennent des décisions ensemble. Ce qui est assez rare pour être souligné.

 

La démarche « Ensemble solidaires du producteur au consommateur » comprend 20 groupements, plus de 2700 fermes, au sein de 4 filières : fruits et légumes, laits, céréales et protéagineux, viande.

 

Point clé n°4 – Une autonomie des producteurs grâce à la mise en place d’une gouvernance démocratique dans leurs organisations.
Au sein des groupements, les associés ayant un statut agricole détiennent :
– au moins 80% des droits de vote dans le cas de coopératives, SAS, GIE…
– au moins 70% de droits de vote dans le cas de SICA.
Aucun associé ne représente plus de 20% du chiffre d’affaires total. Si le Groupement est sociétaire de Biocoop depuis moins de 5 ans, la part des associés de plus de 20% doit diminuer en % et le groupement doit accueillir de nouveaux associés qui participent au développement du projet coopératif.

Trans-pa-rence !

5 – La transparence et la traçabilité des filières.
Chaque acteur de la filière apporte des garanties sur ses pratiques (origine des matières premières, méthodes et conditions de fabrication…).
La transparence, qui est un principe fondamental de la démarche « Ensemble », se concrétise également par des participations croisées entre les sociétaires et la coopérative Biocoop : le groupement est sociétaire de la coopérative Biocoop (représenté au sein de la section agricole) ; la coopérative Biocoop détient au moins une part au capital du groupement. Le magasin (comme Biocoop Scarabée) est sociétaire de la coopérative Biocoop ; il participe à la vie politique du réseau, à travers les Réunions de bassin, les Assemblées de maison régionales, et les Congrès annuels, au niveau national. La coopérative Biocoop détient également une part au capital du magasin. Ainsi, Biocoop détient une part sociale de Scarabée, et peut, à ce titre, participer aux Assemblées Générales annuelles.

Point clé n°6 – La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables.
La sensibilisation passe par une marque et un projet bien identifiable ; à travers des articles (celui que vous êtes en train de lire, par exemple), des dépliants mis à disposition en magasins, des temps d’animation.
« Socialement (…) durables » : nous en avons parlé assez longuement dans ce qui précède.
« Ecologiquement durables » : des fermes et des groupements 100% bio, et basés sur un modèle d’agriculture paysanne (fermes bio à taille humaine, autonomie alimentaire sur les sites d’élevage…). Dans le cahier de charges Biocoop, rappelons, en complément, le refus des OGM, le respect d’un calendrier de saisonnalité, le refus du transport par avion. Et la priorité aux circuits courts, qui fait partie d’une démarche écologiquement durable.

Et c’est contrôlé ?

Pour les groupements et transformateurs, Biocoop assure un contrôle interne préalable ainsi qu’un suivi régulier, puis un contrôle annuel par un organisme indépendant, par sondage auprès d’au minimum 1/3 des groupements et transformateurs.
Pour Biocoop, un organisme indépendant effectue un contrôle annuel du cahier des charges commerce équitable Biocoop.
Pour les magasins, conformément au cahier des charges général, les commissions régionales « évaluation des Engagements Sociétaires » s’assurent du respect du cahier des charges :
– à travers un audit réalisé par un organisme indépendant ; tous les deux ans, hormis les nouveaux points de vente, contrôlés 2 fois dans les 2 années suivant leur ouverture ;
– à travers les documents fournis par le sociétaire ou disponibles auprès de la coopérative Biocoop.

En mai, Biocoop Scarabée vous propose plusieurs animations en magasins autour du commerce équitable nord-sud et origine France.

Commerce équitable Nord-Sud, implication de Biocoop dans le collectif « Commerce Equitable France » : découvrez l’ensemble de notre dossier « Commerce Equitable » dans le dernier numéro de La Feuille.

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* Selon la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire de 2014 (article 94), le commerce équitable se caractérise par le respect des 6 points-clé suivants :

  • Des prix rémunérateurs pour les producteurs, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée
  • Un engagement commercial pluriannuel entre les producteurs et les acheteurs
  • Le versement d’un montant supplémentaire destiné au financement de projets collectifs
  • Une autonomie des producteurs grâce à la mise en place d’une gouvernance démocratique dans leurs organisations
  • La transparence et la traçabilité des filières
  • La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables

Retrouvez l’intégralité de notre dossier « Commerce équitable » dans le numéro 86 de La Feuille (mai-juin 2019).