Consommer autrement

Portrait : La ferme de l’Olivel

Derrière « La Ferme de l’Olivel », il y a Philippe Belhomme, jeune maraîcher basé à Nouvoitou, qui travaille avec Biocoop Scarabée depuis un peu plus d’un an. à l’ombre des chênes, à deux pas de ses serres, il retrace son parcours.

La Ferme de l’Olivel

Olivel
35410 Nouvoitou

Philippe Belhomme, La Ferme de l'Olivel.
Comment es-tu arrivé au maraîchage bio?

J’ai grandi ici. J’ai fait tous les métiers… Je me suis orienté vers la vente au début, j’ai été vendeur, technico-commercial, j’ai travaillé en interim. Et puis j’ai eu envie de me poser ; j’avais envie d’être plus en accord avec moi-même ; et d’être mon propre patron.
J’avais la chance que mes parents aient ce lieu, qui était déjà en bio, depuis 15 ans. Ils avaient un troupeau d’une vingtaine de brebis, et un verger, parallèlement à leur travail.
J’ai grandi ici, dans la nature, un peu autour du jardin. Et un jour j’ai eu comme un déclic : « Pourquoi pas le maraîchage ? ».


Pourquoi as-tu choisi de travailler en bio ?

Mon intérêt pour la nature, les êtres vivants, les animaux. Et, après : pour la question de l’alimentation.


Quelles ont été les étapes de ton installation ?

Je me suis installé juste après ma formation. Je suis allé en stage chez Guillaume Héry (ndlr : maraîcher à Bruz, un autre fournisseur de Biocoop Scarabée) ; j’ai beaucoup appris en stage, chez lui. Et je me suis lancé « direct ».


Tu t’es installé seul ?

Oui, j’ai tout acheté d’occas’, progressivement, sur Le Bon Coin ; mon site préféré depuis deux ans… J’ai commencé par la grande serre, que je suis allé chercher et démonter dans le Morbihan.


Tu cultives quoi ?

Je fais du maraîchage diversifié, des légumes courants ; en hiver courges, carottes, betteraves, navets, oignons… En été tomates, poivrons, aubergines, concombres… En terme de débouchés, au début, je faisais deux marchés : celui de Vern-Sur-Seiche, et celui de Châteaugiron. La deuxième année, Hervé Delestre (un autre maraîcher qui travaille avec Biocoop Scarabée), m’a proposé de prendre sa suite sur les AMAP de Cesson, Beaulieu et Villejean. Il faisait un peu de légumes mais voulait se concentrer sur l’arboriculture. La 3ème année, j’ai commencé à travailler avec Scarabée, à Bruz, Papu, et un peu Cesson. J’ai arrêté Papu pour livrer le magasin de la rue de Paris, plus proche de chez moi. Et je livrerai le prochain magasin de Vern.


Comment se sont passés les premiers contacts avec Biocoop Scarabée ?

Les premiers contacts, c’était avec Hugues (ndlr : Hughes Van Kriekinge, référent fruits et légumes) ; ça s’est bien passé, c’était fluide, simple. J’ai participé à une réunion de planification. La plupart des maraîchers se connaissent déjà, de vue. Les nouveaux récupèrent les productions où il y a le plus de demandes, et celles, au début, que les autres n’ont pas envie de faire. Il y a aussi la possibilité d’être en relais d’un autre maraîcher. C’est un bon système. Des producteurs jouent le jeu de laisser la place aux nouveaux, et de nouveaux magasins ouvrent ; la demande n’est pas un problème, mais il s’agit d’assurer, derrière…


Comment souhaites-tu te développer ?

J’ai pris un apprenti en BTS Horticulture option Maraîchage. Vue la demande, c’est un bon compromis, qui va me permettre de voir si je peux embaucher. Au début, on fait beaucoup d’heures, dans l’élan de l’installation. À terme, un salarié à temps plein, ce serait pas mal ; cela me permettrait de prendre des vacances, de temps en temps…


Entre le projet d’installation et la manière dont ça s’est passé, il y a des choses qui t’ont étonné ?

La facilité de trouver des acheteurs ; il y a beaucoup de demandes ; on est tout le temps sollicité, et ce n’est pas évident de choisir. Moi, je cadre en fonction des lieux de livraison et de la quantité ; il faut que la livraison vaille la peine, que ce ne soit pas pour 2 cageots… ; quand ça t’embête de livrer : il y a un truc qui déconne.


Tu veux ajouter quelque chose ?

L’importance du local, en plus du bio. Il faut aussi se rendre compte de la charge de travail, en maraîchage bio. On a l’habitude des produits pas chers, mais c’est toujours au détriment de la qualité, de l’humain, de la santé. Après : c’est un beau métier ; c’est valorisant ; nourrir les gens avec des bons produits : c’est bien ! Et c’est toujours bien de savoir pourquoi on fait son métier.

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