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Gallecos à Scarabée : pourquoi ça s’arrête ?

gallecos à scarabée : pourquoi ça s'arrete ?

Après neuf ans de bons et loyaux services, le Galléco, monnaie locale du pays de Rennes n’est plus acceptée dans nos magasins. Explications.

 

À son démarrage, en 2013-2014, quelques clients se sont emparés de cette possibilité de payer différemment que représentent les monnaies locales.

Payer en Gallécos dans les magasins Biocoop -et partout ailleurs où la monnaie est acceptée- c’est donner un joli coup de pouce l’économie du territoire.

Mais le dispositif n’a jamais vraiment décollé dans les allées des magasins Biocoop. « Ces derniers mois, nous enregistrions à peine deux à trois clients par magasin, a comptabilisé Stéphanie Boutros, responsable encaissement à Scarabée. C’était vraiment très peu si on compare à nos 55.000 sociétaires. Et nous ne pouvions plus nous permettre cette gestion au regard de notre situation actuelle. »

« Nous servions de banque, confirme Marc Chevalier, chargé de l’administration et finance chez Scarabée. Les clients venaient changer leurs Gallécos en euros, nous obligeant à des aller-retours au Crédit Coopératif, la banque partenaire. La gestion administrative nous prenait beaucoup de temps. En 2018, on avait réfléchi, avec Gallécos, à passer de la monnaie papier à la monnaie dématérialisée. Mais on s’est vite rendu compte que c’était très lourd à mettre en place financièrement, pour un résultat non garanti et un dispositif peu fiable. Il nous aurait fallu de solides partenaires financiers. » Et une belle énergie !

Avec le Conseil Départemental

Et pourtant, l’histoire avait commencé sous de bons auspices. « Au départ, c’était une volonté du Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine, qui avait mis la main au portefeuille pour soutenir l’initiative, se souvient Frédéric Leprêtre, de Scarabée, qui a fait partie de l’association Galléco pendant quelques années. Deux personnes y était employées à plein temps, sans compter les bénévoles. Avec Scarabée, on est tout de suite monté à bord. Ça correspond tout à fait à ce pour quoi on milite : s’inscrire dans le territoire, favoriser l’économie circulaire…

Mais, au fur et à mesure, le Conseil Départemental s’est retiré et les salariés ont dû être licenciés. Au départ, trois bassins était concernés : Fougères, qui n’a jamais décollé, nous mêmes et le pays de Redon, qui est le plus actif. La dématérialisation nous aurait sans doute permis d’aller plus loin, voire d’envisager des interconnexions avec les autres monnaies locales bretonnes. Mais faire vivre une monnaie locale, c’est compliqué et ça demande beaucoup d’énergie et de temps ».


Le Galléco qu’est-ce que c’est ?

Le Galléco est une monnaie locale circulant à Rennes, Redon, Fougères et leurs alentours depuis 2014. Comme ses petites sœurs un peu partout en France, la monnaie locale permet de donner plus de poids à ses choix de consommation, de renforcer l’économie locale, de favoriser la résilience territoriale et de soutenir le développement économique et l’emploi sur le secteur. Cette monnaie « citoyenne » permet de créer du lien entre les producteurs, les artisans et les consommateurs autour d’un ensemble de valeurs partagées : respect de l’homme et de la nature, mieux-vivre ensemble et transparence.

Avec elle, on doit pouvoir payer des achats, régler ses fournisseurs ou verser les salaires. Totalement ou en partie. Mais entre la théorie et la réalité du terrain, il y a souvent un fossé difficile à franchir. Malgré tout, la France compte aujourd’hui 82 monnaies locales en circulation, comptant 40.000 adhérents particuliers et 10.000 professionnels et associations. En 2021, les monnaies locales ont représenté 5 millions d’euros d’épargne[1].

[1] Source : https://sol-monnaies-locales.org/mlcc

 

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