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Fermeture de 3 magasins : lettre aux adhérent.es

fermeture de 3 magasins Biocoop à Rennes

Chers coopérateurs et consomma’cteurs,

Suite à notre dernier courrier, le directoire souhaite vous tenir informés des suites du redressement judiciaire et de ses impacts directs sur la coopérative et les personnes y travaillant.

Quand une entreprise est mise en redressement judiciaire, les dettes sont gelées pendant une période d’observation allant de 6 à 18 mois. La direction doit présenter très rapidement (pour nous, au 14 décembre) devant le juge du tribunal de commerce les avancées et les premières mesures à mettre en place pour la restructuration de notre activité. L’entreprise ne peut pas s’exonérer du remboursement de ses créances, et doit procéder à des modifications conséquentes de son organisation, afin de permettre à la structure de retrouver une rentabilité et de pouvoir reprendre le remboursement de ses créances. C’est le juge qui définit la période de remboursement, pouvant aller jusqu’à 10 ans. L’objectif étant d’étaler le montant du remboursement de la structure pendant sa reprise progressive.
C’est pourquoi, un redressement judiciaire est toujours difficile humainement parlant, car il contraint automatiquement la direction à des choix drastiques au niveau des points de déficit et de la masse salariale.

Fermeture des magasins de L’Orient, BZH et Saint-Martin le 3 décembre

Le directoire a dû faire le choix de fermer 3 magasins (L’Orient, BZH et Saint-Martin).
Ces magasins ne sont pas au RDV de leur prévisionnel et sont très déficitaires, ce qui tire le résultat de la coopérative vers le bas. Ces 3 magasins fermeront au plus vite, c’est-à-dire le samedi 3 décembre au soir.

Dix-huit personnes travaillent actuellement dans ces magasins ; elles seront mutées dans les sites où des CDI sont restés ouverts, en attente de recrutement. Cela permettra de redonner immédiatement un poste aux salariés impactés et de soulager les magasins accueillants grâce à l’arrivée de collègues connaissant déjà notre fonctionnement.

Si cela n’était malheureusement pas suffisant, nous devrions fermer alors rapidement un 4ème site pour lequel la projection sur 2023-2024 ne nous montre pas de montée en puissance ni l’atteinte de son seuil de rentabilité. Au vu de la baisse constante du chiffre d’affaires sur l’ensemble de la structure, Scarabée n’a pas les moyens de faire perdurer un foyer de perte sur plusieurs années.

Le directoire est également en cours de proposition d’un PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) qui touchera des postes au niveau des services supports et des magasins. Ce PSE sera d’abord présenté au CSE (Comité Social et Économique de l’Entreprise) avant toute communication extérieure, en accord avec les obligations légales de la coopérative.

Parallèlement, nous avons retravaillé notre prévision de chiffre d’affaires 2023 (basé sur les prévisions de Biocoop) pour tous les magasins. Des actions correctives seront effectuées dans les magasins pour être au rendez-vous de la fréquentation, du chiffre d’affaires et du conseil. Si la situation de la BIO à fin mars 2023 ne se redressait pas, nous serions obligés de revoir notre copie et de regarder d’autres sources de pertes, magasins et restaurants.

Le directoire n’a pas de certitude sur l’avenir du marché de la bio, mais le réseau Biocoop et la situation de la BIO appellent à la prudence et n’annoncent aucune embellie pour 2023. Il est donc impératif pour nous de stabiliser, une fois pour toute, la chute de Scarabée. L’objectif fixé étant de ressortir le plus rapidement possible du redressement judiciaire.

Voilà, en toute transparence, la situation à ce jour. Nous avançons au plus vite et dans les marges de manœuvre qui nous sont allouées.

Si nous naviguons dans un océan d’incertitudes, nous savons pourquoi nous nous battons et le projet que nous défendons depuis 1983 : le développement d’une agriculture bio, en priorité paysanne et locale, exigeante en termes de qualité, construite sur des relations justes et équitables avec nos producteurs et fournisseurs. Derrière les magasins, restaurants et les salariés de Scarabée, ce sont plus de 250 producteurs bio et locaux qui gravitent autour de nous et nous fournissent au quotidien. La crise de la bio et que Scarabée traverse a pour effet de les impacter durement.

Vous êtes nombreux à vous poser la question de savoir comment nous soutenir dans cette période difficile. Vos achats et votre consomm’action sont primordiaux pour soutenir Scarabée ainsi que la production et la fabrication locale. Nous comptons sur vous pour rester fidèles à la coopérative et faire valoir autour de vous le beau projet de la bio que nous portons : n’hésitez pas à parler de nous autour de vous, vous êtes nos meilleurs ambassadeurs.

Le directoire de Scarabée

 


 

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