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Insecticides : la France renonce aux néonicotinoïdes

Abeilles
C’est une belle nouvelle pour la biodiversité ! Le feuilleton sur l’interdiction des néonicotinoïdes se termine. Et bien. Cet insecticide particulièrement utilisé sur la betterave et interdit par l’Union Européenne en raison de sa nocivité sur les pollinisateurs notamment vient enfin d’être interdit en France.

Largement relayée par les médias, l’information a fait grand bruit le 23 janvier 2023. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau a, en effet, déclaré « qu’il ne signerait pas de nouvelle dérogation pour autoriser l’usage de semences de betteraves sucrières enrobées avec des néonicotinoïdes », relate le média Reporterre dans un article du 24 janvier.

néonicotinoïdes
© Wolfgang Ehrecke Pixabay

Pour rappel, cet insecticide surnommé « tueur d’abeilles » est, théoriquement, interdit en France depuis 2018, en raison de son interdiction à l’échelle européenne. Son usage, avait, malgré tout, été maintenu par dérogation du gouvernement en 2021 et 2022, sous la pression des planteurs de betteraves conventionnels confrontés à d’importants épisodes de jaunisse et en attente de solutions alternatives pour lutter contre ces pucerons vecteurs de maladie.

Garantir un niveau élevé de protection de la santé des animaux

Le coup d’arrêt de cet interminable jeu de ping-pong a été donné par l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne le 19 janvier dernier. L’instance européenne déclarant en effet que « les États membres ne pouvaient pas déroger aux interdictions de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes ». Des mesures, rappelle la CJUE, adoptées pour « garantir le niveau élevé de protection de la santé des animaux recherché au sein de l’Union. »

Dans un pays plus grand producteur de sucre betteravier tel que la France, le ministre de l’Agriculture se devait de proposer une mesure compensatrice pour les producteurs : c’est chose faite. Ce dernier a en effet précisé qu’il comptait « mettre en place un dispositif qui permettrait de couvrir le risque de pertes qui seraient liées à la jaunisse », le temps de trouver les alternatives, rapporte Reporterre.

« La protection de la biodiversité et le revenu des agriculteurs peuvent être réconciliés »

Si les pollinisateurs sont les premiers concernés, les réactions ne se sont pas faites attendre du côté de certains humains ! « C’est une grande victoire pour la biodiversité, que nous encouragions et attendions depuis des années. Critiques face à l’inacceptable, nous nous réjouissons aussi de saluer les avancées courageuses. La décision du gouvernement témoigne que la protection de la biodiversité, le respect du droit européen et la garantie du revenu des agriculteurs peuvent être conciliées », a déclaré Allain Boudrain Dubourg, président de la LPO.

« Nous saluons cette décision, cela fait des années que nous alertons le gouvernement sur cette impasse que sont ces dérogations accordées à des produits dangereux et interdits », a, à son tour commenté François Veillerette, porte-parole de l’association Générations futures.

Pour tout comprendre sur les néonicotinoïdes : rendez-vous sur le site de l’Anses.


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