Comment, à Biocoop Scarabée, l’équipe « Commerce » construit-elle les prix pour qu’ils soient les plus accessibles possible pour vous, clients, sans que ce soit au détriment du fournisseur ? Rencontre avec Anja Gautier, référente commerce pour nos magasins.
Quelle est la politique de marge, et donc de prix, à Biocoop Scarabée ? Sur quels produits marge-t-on le plus, le moins, et pourquoi ?
Les produits locaux, le vrac, les produits de base sont ceux sur lesquels nous margeons le moins. Ainsi que les produits « bruts », par rapport aux produits transformés type « plats préparés ». Sur le secteur frais par exemple, la marge d’une galette de soja préparée, déjà cuisinée, va être plus élevée que sur un bloc de tofu nature.
Lorsqu’on parle « produits de base », on parle des pâtes, de la farine, des œufs, du lait, des fruits et légumes… Et sur le rayon « fruits et légumes », la marge va être plus faible sur les produits locaux, et compensée par celle appliquée sur les produits « de niche », comme l’ananas ou la mangue. La banane, par contre, fait partie, pour nous, des produits de base.
Si les produits en vrac font partie, pour nous, des produits de base, il faut rappeler qu’ils répondent au même niveau d’exigence de qualité que les produits emballés. Je pense en particulier aux huiles alimentaires que nous proposons, mais aussi aux produits en vrac non alimentaires (cosmétiques, lessiviels, produits d’entretien).
Dans les entretiens avec les fournisseurs locaux directs, comment s’articule la négociation « prix » ? Entre leur coût de production, et un prix de vente « raisonnable » pour Biocoop Scarabée ?
On ne négocie pas. C’est un partenariat, plus qu’une relation « client-fournisseur ». On fait confiance au fait que le fournisseur a construit son prix pour qu’il puisse vivre correctement de son activité.
Les référents-produits s’attardent beaucoup plus sur le respect des critères « qualité » du cahier des charges Biocoop que sur l’aspect prix.
Par contre, on se pose la question suivante : est-ce que le prix d’un nouveau produit a une chance dans l’assortiment déjà proposé en magasin ? Le niveau de prix pratiqué par notre plate-forme Biocoop est aussi un repère.
Il y a un peu plus d’un an, Biocoop lançait « Les Prix Engagés », dans un souci d’accessibilité, avec 500 produits soumis à un prix maximal autorisé. Combien en propose Biocoop Scarabée ?
Tous ! Ce ne sont pas exclusivement des produits de première nécessité, mais en tout cas des produits très consommés. La sélection est proposée en permanence dans nos magasins. L’effort de prix est porté par la plate-forme, et par nous, magasins ; nous sommes en dessous de nos marges habituelles. Il y a d’autres produits, à Biocoop Scarabée, où nous faisons un gros effort de marge, en allant au-dessous du prix maximal autorisé ; c’est le cas du lait, par exemple.
Au-delà des « Prix Engagés », en juin apparaîtra une nouvelle sélection dans nos magasins : « Les Bons Plans (du moment) » ? C’est quoi ?
Ce sera mis en place sur le magasin de Saint-Grégoire à partir de juin, sur une période de trois semaines. Ce dispositif tournera ensuite sur les autres sites. Sur nos « gros » magasins, ce sera une sélection de 200 produits (moins sur les petits magasins) – 100 au rayon frais, 100 en épicerie – proposés à un prix promotionnel. Il s’agit d’une offre Biocoop, à la bonne volonté de ses fournisseurs, que nous relayons dans nos magasins ; comme la sélection mensuelle du calendriers d’animations magasins (CAM).
Dans chaque enquête réalisée par Biocoop auprès des consommateurs, le prix est un sujet central. Il faut qu’on puisse répondre à cette demande, sans jamais que ce soit au détriment de nos fournisseurs. Une manière de le faire, c’est de répercuter intégralement les promotions que nous pouvons avoir de Biocoop (ndlr : liées aux économies d’échelle) sur nos prix de vente, au bénéfice de nos clients. Nous ne gardons jamais une remise fournisseur pour notre poche.
Dans notre politique de prix, nous pensons aux clients, aux fournisseurs mais aussi à maintenir une rentabilité qui nous permet de pérenniser l’activité de la coopérative et donc, aussi, l’emploi des quelque 250 salarié.e.s de Biocoop Scarabée.