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Scarabée et la bio paysanne ont besoin de vous

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Depuis l’été dernier, nos magasins et restaurants font face à une baisse de fréquentation qui met la coopérative Scarabée dans une situation préoccupante. Il nous semble important de vous en informer, la plupart d’entre vous étant des clients ou clientes sociétaires. De lancer un appel à votre mobilisation, à votre fidélité, pour nous aider, équipes, producteurs et productrices locales également impactées, à passer ce cap. Et de vous consulter à travers un questionnaire, afin de connaître les raisons pour lesquelles une partie d’entre vous ne fréquentent plus, ou moins, nos magasins.

Une baisse de fréquentation affecte nos magasins et restaurants depuis mai dernier.

Cette baisse touche le secteur du commerce alimentaire en général, du commerce bio en particulier, surtout en magasins spécialisés. Le réseau Biocoop, dont Scarabée est sociétaire, est aussi impacté au niveau national.

La situation sanitaire explique en partie cette crise. Si lors du premier confinement, avec ses périmètres de déplacement, nos petits magasins de proximité ont été plébiscités, les plus grands souffraient, déjà, d’une baisse d’activité.

Mais depuis la sortie des confinements : c’est l’ensemble de nos magasins qui sont impactés.

Nos restaurants Pique-Prune, quant à eux, ont été fermés 4 mois et demi en 2020, 5 mois en 2021. Une fois réouverts, le développement du télétravail a eu une forte incidence sur leur activité, avec une baisse de 40 à 50% de leur chiffre d’affaires.

Intégrés à la coopérative « Scarabée » sous la même structure juridique que les magasins, ils n’ont pas pu bénéficier des aides de l’Etat destinées au secteur de la restauration.

L’impact sur l’agriculture bio paysanne locale : la lettre aux adhérents et adhérentes de Scarabée d’Arnaud Daligault, président d’Agrobio 35.

Comprendre les raisons de cette baisse de fréquentation

Changements d’habitudes de consommation ? Diversification des lieux d’achat ? Inflation, période pré-électorale anxiogène ? Désaffection pour l’offre ou le service que nous proposons ?

Plutôt que de se perdre en conjectures, nous avons choisi de vous soumettre un questionnaire et de vous consulter, pour comprendre les raisons de cette baisse de fréquentation à partir de retours tangibles, et mettre en place au plus vite des réponses adaptées.

Répondre au questionnaire, c’est par ici

Pour celles et ceux qui pourraient se rendre disponibles, nous souhaiterions également pouvoir échanger avec vous à ce sujet, en direct, sous forme de « tables rondes ». Vous pouvez dans ce cas nous le signifier à la fin du questionnaire.

A l’avance merci de vous mobiliser pour y répondre, nous avons besoin de votre retour et de vos avis pour avancer !

Une image de profit alors que….

Scarabée souffre aussi, paradoxalement, de sa belle visibilité, à Rennes, et des illusions de profits qui vont avec.

D’autant plus que la coopérative a ouvert 4 petits magasins de proximité l’année dernière ; des projets engagés depuis plusieurs années, à un point d’avancement, lorsque cette baisse s’est amorcée, qui ne permettait plus de remettre en cause leur ouverture.

Dans un contexte « normal » : un petit magasin atteint son équilibre en seulement un an. Il ne représente pas un gros risque financier pour la coopérative. Et présente l’avantage de limiter l’impact carbone le plus lourd de nos sites : celui des trajets domicile/ lieu de vente de notre clientèle. Poursuivre un développement dont le but est de soutenir localement l’installation de nouvelles et nouveaux paysans bio, sous forme de petits magasins pour limiter les trajets domicile/magasin, en privilégiant des lieux de vente à taille humaine : c’est le sens de notre projet et de ces nouvelles ouvertures.

Pas de bénéfices depuis l’incendie du site de Cesson en 2018

Derrière cette belle exposition, existe un équilibre, fragile, lié à nos statuts coopératifs.
La charte Biocoop nous impose une limite de marge afin que le chiffre d’affaires soit au service de notre projet : le développement de l’agriculture bio paysanne et en priorité locale. Un savant équilibre à trouver entre un prix juste payé au producteur, un prix le plus accessible possible pour le consommateur, et permettant de couvrir les frais de fonctionnement de nos magasins et de faire en sorte que notre organisation soit pérenne.

A Scarabée, coopérative de consommation qui est devenue en novembre dernier une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), notre résultat financier n’a jamais dépassé 1% du chiffre d’affaires ; depuis l’incendie de notre site de Cesson-Sévigné, en 2018, il était même légèrement déficitaire, dans des proportions « normales » et prévisibles liées aux répercutions de cet incendie.

Mais depuis fin 2021, nous ne sommes plus dans une situation « normale », la baisse de fréquentation que nous traversons nous met face à une situation préoccupante.

Bref, si notre enseigne est visible, sur le territoire de Rennes, sa visibilité n’est pas proportionnelle aux bénéfices qu’elle dégage, qui « profiteraient » à quelques dirigeants ou à des actionnaires -il n’y en a pas dans un système coopératif. Pas de trésor caché… Les magasins et les restaurants restent des outils pour développer un modèle agricole et économique beaucoup trop peu soutenu, de notre point de vue, par les pouvoirs publics : la bio paysanne et locale, à travers une économie sociale et solidaire.

Cet équilibre est fragile. La crise que nous traversons le prouve. C’est une des réalités de nos statuts de Société Coopérative d’Intérêt Collectif : sans une partie du « Collectif », consommateurs et consommatrices, producteurs et productrices locales, équipes salariées, partenaires locaux : la coopérative est en danger.

Les mesures prises

De nombreuses mesures ont déjà été prises, en interne, pour limiter les dépenses un maximum.
Un travail de réorganisation globale pour rendre la coopérative encore plus efficiente, une restriction maximale de nos dépenses, la suspension immédiate de nos projets de développement et de nos évènements externes…

A ce stade : nous avons besoin, plus que jamais, de votre soutien ; de votre bienveillance vis-à-vis des équipes impactées par cette situation et qui vit de plein fouet le contexte épidémique ; ainsi que de comprendre les raisons qui font qu’une partie d’entre vous ne fréquentent plus, ou moins, nos magasins et restaurants, en répondant au questionnaire ci-joint ; afin que nous trouvions, ensemble, des solutions pour continuer à faire vivre ce beau projet Scarabée qui nous tient à cœur.

La teneur des débats de la campagne présidentielle laisse à penser que l’agriculture bio et paysanne n’est pas au cœur des préoccupations d’une majorité des candidats et des français. Nous sommes pour notre part convaincus qu’elle peut changer le monde, tant sur le plan écologique, socio-économique, et sanitaire. Le principal soutien sur lequel cette agriculture peut compter, au quotidien : c’est sur le nôtre, et le vôtre.

A l’avance merci pour vos retours et pour votre fidélité.

Cordialement,

Le directoire