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Pour une Bio logique ! Soirée « La Bio selon Biocoop Scarabée » jeudi 23 septembre : inscrivez-vous !

Jeudi 23 septembre aura lieu la soirée « La Bio selon Biocoop Scarabée », à l’occasion de laquelle vous pourrez rencontrer plusieurs référents produits et la présidente du Directoire de la coopérative, Isabelle Baur. L’occasion de repartager avec vous un un article que nous avions publié en mars 2020 dans notre journal La Feuille et sur ce site : « Pour une agriculture bio-logique! ». Où en quoi se distingue notre manière d’envisager la bio, et de la partager le plus largement possible.

 

Soirée « La Bio selon Biocoop Scarabée » : informations et inscriptions

 


Article mars 2020

Pour une agriculture bio-logique !

 

Bio bien sûr. Mais plus que bio. En priorité locale et produite par des petits fournisseurs. De saison. Avec le minimum d’emballage, idéalement sans. Payée au juste prix. Dans un réseau où les décisions sont prises de manière coopérative. C’est notre bio, celle qu’affectueusement nous appelons « la » bio, pour la différencier « du » bio qui répond uniquement aux exigences règlementaires européennes. La bio selon Biocoop. Au-delà des mots, quelle réalité en magasins ? Quels contrôles ? Quelle cohérence, à l’ère où la grande distribution communique beaucoup sur ces valeurs ? Tour d’horizon !

Un règlement fixe, dans toute l’Union Européenne, les règles de production, transformation, distribution, importation, contrôle et étiquetage des produits biologiques : c’est le règlement (CE) n° 834/2007. L’agriculture bio exclut l’usage de pesticides, d’engrais chimiques de synthèse, et d’OGM. Elle se caractérise par le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures, afin de ne pas épuiser les sols, la lutte biologique (ex : les coccinelles contre les pucerons). L’élevage bio, quant à lui, fait appel à une alimentation bio, aux médecines douces, et au respect du bien-être animal, par l’espace vital et l’accès au plein air.

Producteurs, transformateurs et distributeurs sont contrôlés, au minimum une fois par an, par des organismes certificateurs indépendants. Ces contrôles s’ajoutent à ceux effectués de façon générale par les pouvoirs publics sur les produits agricoles et alimentaires.

C’est le mode de production agricole le plus contrôlé en France.

La Bio selon Biocoop

Biocoop, dès sa création en 1986, va plus loin, en créant sa charte et son propre cahier des charges.
Sur la qualité des produits d’abord. Quelques exemples : la certification européenne impose qu’un produit bio transformé contienne a minima 95% d’ingrédients bio ; l’exigence du cahier des charges Biocoop est de 100%. Les arômes, lorsqu’il y en a, doivent être bio. Le cahier des charges européen, s’il exclut l’utilisation d’OGM, accepte un seuil de contamination de 0,9%, ce que le cahier des charges Biocoop refuse.
Au-delà des exigences de qualité, c’est un projet sociétal que Biocoop et Biocoop Scarabée portent, à travers les engagements du cahier des charges. Avec des valeurs de cohérence écologique. D’équité. De modèle agricole paysan, à taille humaine. Et de décision prise de manière coopérative, de la fourche à la fourchette.

Bio et local, c’est l’idéal

« Les sociétaires donnent la priorité aux produits locaux (…) conformes au cahier des charges » ; c’est le premier critère obligatoire du cahier des charges Biocoop. Par « locaux », on entend à 150km maximum du magasin où ils sont vendus.
Pourquoi cette priorité au local ? Pour limiter l’impact écologique du transport, bien sûr. Proposer des pommes de terre bio d’Israël ou des poires bio d’Argentine : c’est pas très bio-logique…
S’approvisionner au plus près, et en direct : c’est aussi assurer une traçabilité. Et éviter les dérives d’une agro-industrie capable de mettre sur le marché, à force d’intermédiaires, des lasagnes à la viande de cheval…

Nous ne pouvons évidemment pas nous approvisionner totalement en local. La logique de nos magasins est « excentrique » (héhé) : priorité au local ; puis au régional et au national, en privilégiant les filières Biocoop commerce équitable-France « Ensemble solidaires, du producteur au consommateur ». Puis les pays européens limitrophes. Et, pour les produits exotiques (café, thé, cacao…) : l’interdiction du transport par avion, et l’obligation d’une certification bio et équitable.

Et Le local à Scarabée ?

A Rennes, Biocoop Scarabée travaille actuellement avec un peu plus de 180 fournisseurs locaux. Dans le département d’Ille-et-Vilaine, l’année passée, 6,6 millions d’euros de produits bio locaux ont été achetés par les magasins Biocoop du département. Dont 5 millions par Biocoop Scarabée. Cela s’explique par la taille et le nombre de nos magasins ; mais aussi par le « terreau » rennais, sensiblement militant ; la vitalité de l’agriculture bio paysanne autour de Rennes ; et les moyens que s’est donnée notre coopérative pour répondre à cette première exigence du cahier des charges Biocoop, avec le gros travail réalisé par les référents produits. Nos magasins ont, par exemple, été les premiers, dans le réseau, à mettre en place une planification de la production, en concertation avec les maraîchers et arboriculteurs locaux, sur nos rayons fruits et légumes.
Pour rappel : la proportion de vos achats locaux est mentionnée sur votre ticket de caisse.

« Petits » fournisseurs?

Autre obligation Biocoop : « Les sociétaires donnent la priorité à la vente des produits de petits fournisseurs ». Un petit fournisseur est un fournisseur direct employant au maximum 3 salariés permanents. Fournisseurs locaux et petits fournisseurs sont souvent les mêmes.

Cette priorité donnée aux petits fournisseurs directs soutient une agriculture paysanne, au delà d’une agriculture bio, et des entreprises artisanales (moins de 10 salarié.e.s), plus qu’industrielles. L’agriculture paysanne a pour premier principe de « Répartir les volumes et les moyens de production afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au métier et d’en vivre ». Résumé dans l’adage : « trois petites fermes valent mieux qu’une grande ». C’est clairement le modèle agricole que nous souhaitons soutenir.

Tous nos produits ne peuvent cependant pas venir, vous l’imaginez, de petits fournisseurs directs et locaux. Si la priorité leur est donnée, nous travaillons en grande partie avec notre plate-forme d’achat Biocoop Grand-Ouest, qui travaille avec des groupements de producteurs et des transformateurs semi-industriels capables de fournir les magasins du réseau à une échelle régionale et nationale. Ceux-ci devant strictement répondre aux exigences du cahier des charges.

Alimenterre, mon cher watson

Autre valeur fondamentale du cahier des charges : « Les sociétaires donnent la priorité à l’alimentaire dans leurs magasins. »
Les produits alimentaires doivent représenter au minimum 70 % du chiffre d’affaires (CA) total, dont au minimum 6% de vrac ; les produits beauté-maison-bébé ne doivent pas dépasser 20 % du CA total, et les compléments alimentaires : 10%.
Pourquoi ? Parce que soutenir le développement de l’agriculture bio, c’est proposer avant tout des produits alimentaires bio. Pas juste des bouquins, des bijoux, des lampes à sel, ou majoritairement des compléments alimentaires.

Pas la saison, pas en rayon

Exigence particulière à la Bio selon Biocoop : le calendrier de saisonnalité dans nos rayons fruits et légumes. Pas de fraise, de tomate ou de poivrons en hiver. Pas de kiwi en été. Et des inter-saisons parfois difficiles, surtout entre la fin de l’hiver et l’arrivée des premiers légumes de printemps. Surtout si on apprécie moyennement le potimarron…

Le respect des saisons va de paire avec le respect des rythmes naturels et des terroirs. Consommer hors-saison : c’est forcément manger des produits, même bio, qui ont parcouru des milliers de kilomètres, ou qui ont poussé sous serres chauffées. Ce que refuse Biocoop, alors que c’est autorisé dans le cahier des charges européen.

Zorro déchet

Dans les critères de choix produits Biocoop, on peut lire : « La nature et le poids des emballages devront être choisis en fonction de leur impact écologique le plus faible possible. » Au-delà du fait de regarder la nature de l’emballage à la loupe avant de référencer un produit, Biocoop est un des premiers réseaux à avoir développé la vente en vrac, déréférencé l’eau en bouteille plastique jetable, proposé à la vente des contenants et une gamme de produits réutilisables.
A Biocoop Scarabée, tous magasins confondus, 511 références d’épicerie et 26 références en lessiviel et cosmétiques sont vendues en vrac. Nos fruits et légumes sont vendus sans emballages. Sur les rayons pain-fromage, boucherie et poissonnerie, vous pouvez aussi ramener vos contenants réutilisables, aptes au contact alimentaire. Au-delà de l’économie d’emballage, le vrac est un moyen concret de lutter contre le gaspillage alimentaire, puisque ce mode de distribution vous permet d’acheter la stricte quantité dont vous avez besoin.

Avec une dizaine de nos fournisseurs, nous nous lançons également dans le réemploi des bocaux et bouteilles « Rapportez-moi » que vous pourrez désormais ramener en magasins une fois le produit consommé, afin que le contenant soit lavé et réutilisé. Le principe de la consigne, l’échange d’argent en moins.

Cette réduction maximum de l’emballage est pour nous indissociable des valeurs écologiques de l’agriculture bio. Chaque français, chaque année, produit 590 kg de déchets. Et ça, pour nous : ça ne peut plus durer…
Retrouvez infos et mode d’emploi sur le vrac ici, et dans La Feuille n°89, nov-décembre 2019.

Le juste prix

Le principe d’équité est également au centre des valeurs fondamentales du cahier des charges Biocoop : « Les sociétaires donnent la priorité aux produits biologiques issus du commerce équitable dans leurs approvisionnements ». Au-delà du commerce équitable à proprement parlé, qui implique d’autres engagements que le juste prix, tenir compte des coûts de production de nos fournisseurs est le moyen de collaborer avec eux dans la durée, et dans un climat de confiance, où chacun y gagne. à ce sujet nous vous invitons à (re)lire l’article « Sous les jupes des prix », et le dossier consacré au prix dans le numéro 84 de La Feuille.

Faire du blé ?

Dans un magasin Biocoop, « le taux de marge nette comptable distribution ne doit pas dépasser 31,5% ».
Pourquoi ? Pour éloigner les porteurs de projets qui souhaiteraient ouvrir un magasin Biocoop par intérêt financier. L’argent devant servir à développer les terres cultivées en bio, pas à enrichir les directeurs de magasin. Ni les actionnaires, puisqu’il n’y en a pas. L’argent sert donc au développement des projets, pour développer les terres en bio ; aux frais de fonctionnements des magasins  ; à la rémunération des équipes ; et au paiement des différents impôts.

Autre obligation Biocoop : l’écart de rémunération annuelle entre la rémunération la plus élevée et la plus faible ne doit pas être supérieur à 5. Et, au minimum, 75% des heures travaillées sont réalisées par des salarié.e.s embauché.e.s en CDI.

Coopératif

La singularité de Biocoop par rapport à d’autres circuits de distribution, c’est, au-delà de la recherche du prix juste, une organisation coopérative où magasins, producteurs, salariés Biocoop et consommateurs sont représentés au sein du Conseil d’Administration, et travaillent ensemble. Et cela : ça change tout ! Les décisions sont prises de manière concertée par les différents acteurs impliqués dans le réseau.
Il y a un ancrage territorial fort dans ce modèle coopératif. Les instances de décision, chez Biocoop, partent du local, au régional, pour arriver au national, avec des propositions soumises en Assemblée Générale. Les sociétaires Biocoop doivent participer a minima à 50% de ces réunions, c’est un engagement politique obligatoire.

Biocoop Scarabée, en travaillant actuellement sur le projet de passage en Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), veut également intégrer fournisseurs, salariés et partenaires au sein du Conseil de Surveillance (CS), où sont pour le moment uniquement représentés les clients-sociétaires. L’idée étant d’enrichir le projet coopératif grâce aux regards croisés de celles et ceux qui font vivre la coopérative au quotidien. à l’image de ce que fait Biocoop.

Contrôles

Nos magasins sont contrôlés sur le respect du cahier des charges (CE) n° 834/2007. Mais également sur le respect du cahier des charges Biocoop. Une manière, pour nous, d’être alignés entre ce qu’on dit, et ce qu’on fait.
Les commissions régionales « Suivi des Engagements Réseau » s’assurent du respect du cahier des charges Biocoop dans chaque point de vente. A travers un audit réalisé par un organisme indépendant ; et à travers les documents transmis par le magasin-sociétaire à Biocoop. A partir des données financières que nous sommes tenus de communiquer aux services Biocoop, il est possible pour le réseau de vérifier, par exemple, le respect de la limite de taux de marge de 31,5%, ou celui des ratios des produits alimentaires, par rapport au non-alimentaires.
Le non respect du cahier des charges Biocoop par un sociétaire, si ce dernier, après plusieurs concertations et tentatives d’accompagnement, ne se « réaligne » pas sur les exigences attendues, peut aller jusqu’à l’exclusion du réseau ; ce qui s’est déjà produit par le passé.

TOUS les produits

La grande différence de la bio des magasins Biocoop par rapport au bio d’autres circuits, entre autres celui de la grande distribution, c’est la cohérence de notre offre. Nous, la bio, et tous les critères évoqués plus haut : c’est sur TOUS les produits référencés dans nos magasins. OK, ça sonne un peu narcissique écrit en majuscules… Mais lorsqu’on travaille pour cette cohérence au quotidien, on peut être agacé par l’importance du budget publicitaire que consacre la grande distribution aux sujets « valeurs » – la bio et l’écologie, le commerce équitable, le zéro-déchet-, qui concerne une (toute) petite partie de leurs références ; par rapport à la masse de produits issus de l’agriculture et de l’élevage intensifs, aux produits importés au bilan carbone désastreux, suremballés, et avec des pratiques sociales dont on peut parfois douter, faute de traçabilité et de transparence sur l’étiquette.

On ne peut que se réjouir que les valeurs chères à notre réseau soient désormais plébiscitées par la majorité des consommateurs, et reprises par la grande distribution. Reste à celle-ci, par la cohérence de son offre, à montrer que ces valeurs sont plus que des arguments marketing, de véritables axes d’amélioration et de transition qu’elle se donne.