magasin rue Papu. Rencontre avec deux coiffeuses qui vous veulent… beaucoup de bien !
C’est un petit cocon qui se love discrètement sur la gauche du magasin Scarabée, rue Papu. Une fois la porte fermée, le boudoir tapissé de fines fleurs noires offre un véritable havre de paix aux client.e.s. C’est ici, du lundi au samedi que Nathalie et Isabelle chouchoutent les cheveux et les cuirs chevelus de visiteurs. Souvent des habituées.
« Chacun vient avec sa démarche, explique Isabelle, il y a celles qui sont tombées malades et qui ne veulent plus du chimique, il y a celles qui ont des allergies ou tout simplement celles qui ont eu une prise de conscience globale sur leur façon de consommer. » La cliente du jour, elle, a fait les frais d’années et d’années de couleur chimique. « J’ai perdu beaucoup de cheveux. » Depuis un an, elle goutte au plaisir du henné, plante maitresse et de ses plantes compagnes qui viennent certes cacher ses cheveux blancs, mais surtout soigner ce qui a été abîmé.
Les peintres et leurs pigments
« Il y a toujours une phase de diagnostic, décrit Isabelle, on observe le cheveu puis on le détoxifie avec un masque à l’argile et au karité. » La coiffeuse fouille méticuleusement dans ses petites fiches au rythme d’une musique jazzy. Car chaque cliente a sa carte de suivi, où les deux coiffeuses notent leur formule magique… Du moka, pour le côté noisette, un peu de havane et du neutre pour l’invitée du jour. « C’est comme un peintre, on a l’indigo, la couleur de base, et puis l’on ajoute différentes plantes pour obtenir nos nuances… D’une fois à l’autre on note et on revérifie avec la cliente si c’est bien l’effet escompté. »
Isabelle tire une poudre verte de grands pots métalliques et pèse chaque dose méticuleusement. Mélangée à l’eau chaude, la poudre prend une allure crémeuse et révèle ses odeurs d’herbe chaude. Isabelle en tire une grande satisfaction. Elle peut ! « Aujourd’hui je suis sereine avec l’idée que je fais du bien aux clientes. » Comme beaucoup de professionnelles, elle est passée par la voie classique. « Des grands salons avec 15 fauteuils où l’on voyait défiler d’éternelles insatisfaites à qui l’on appliquait des produits et des produits… Je me sentais mal avec cette idée », se souvient -elle.
Les goûts et les moyens
« Le végétal, à la façon d’un baume, va venir redonner de la vitalité aux cheveux, ils sont plus sains, plus brillants, ils ont plus de volume. Dans la rue, je suis capable à l’oeil de vous dire si une femme à une couleur chimique sur la tête, ses cheveux manquent de vie, de reflets… » Et elle en revendique la preuve en arborant une coupe de cheveux impeccable ! « Nous sommes les meilleures ambassadrices de nos couleurs ! Moi par exemple, je fais le choix de n’appliquer qu’une pose, ce qui donne un effet méché par transparence car le cheveu blanc n’est pas complètement recouvert, il est juste plus clair. »
Quand les cheveux sont très blancs, il est possible de poser par deux applications avec, d’abord, le pigment principal, le rouge, puis un autre pour apporter la couleur voulue. Question de goût, de moyens aussi. Car, qui dit une pose, dit moins de temps de travail et moins de produit. « C’est aussi ça notre objectif, rendre la couleur végétale accessible ! »
Depuis 13 ans, Nathalie est la coordinatrice du salon de coiffure. Elle nous en dit plus sur la particularité de la coloration végétale.
Dans un premier temps, il faut oublier complètement la chimie, la coloration d’oxydation modifie le cheveu, l’assèche, le casse tandis que le végétal est un soin pour la chevelure, ça enveloppe naturellement la fibre et la gaine, lui donne la brillance et la vitalité. Le résultat en végétal n’est pas forcément celle du nuancier. Le cheveu blanc se voit un peu par transparence, c’est comme une lasure sur le bois, on voit le veinage du bois. Ce n’est jamais uniforme.
La maitresse plante du végétale c’est la feuille de henné, celle-ci s’accroche sur le cheveu blanc et le colore en cuivré. Le henné tout le monde connait. Mais il y a diverses autres plantes qui colorent et donnent des reflets moins feu. Mélangée à d’autres végétaux, elle se neutralise, s’oxyde à l’air en 48 heures. La coloration GAIA 100% naturelle a une palette qui va du blond doré au noir en passant par le roux châtain foncé et toutes se mélangent entre elles. Les fournisseurs ont beaucoup évolué et travaillent toujours sur la nouveauté.
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